SÉRIE NOIRE
Maisons de nuit,Objets domestiques
2022 - en cours
De g à d. :
Maison #1, 2016 - Les deux amis (Maison #3), 2017
Maison triangle (Maison #7), 2022 - L’arbre rouge (Maison #10), 2023 - Le halo (Maison #4), 2020
Frigidaire éclairé à l’iphone (Objets domestiques #1), 2022
Machine à laver (Ocean) (Objets domestiques #2), 2022
La cave (Maison #8), 2022 - Le grenier (Maison #9), 2022
Fente #1_ #2 (Maison #11), 2023
L’intrus (Maison #12), 2024 - La veilleuse à toute heure (Objets domestiques #7), 2024
Dans le salon, 2022 - Dans le salon, 2023
Tirages pigmentaires sur papier Fine Art
Les maisons de nuit Maison #1 et #2 sont littéralement le point de départ de ma recherche artistique, son origine.
Un point qui nous ramène à l’enfance, aux contes, à l’expérience de la nuit.
En 2016-2017, j’ai commencé à photographier des maisons la nuit. Juste des points lumineux, signal familier et lointain qui brille dans l’obscurité et peut s’éteindre à tout moment. Ce point de lumière s’est immiscé entre les silhouettes fantomatiques du couple Les deux amis (Maison #3).
Je ne me doutais pas alors que ces images viendraient constituer une suite photographique qui s’enrichit encore aujourd’hui.
Les points, la nuit sont devenus un fil conducteur et le travail s’est développé en 2022, à travers l’appellation SÉRIE NOIRE : J’avais envie de créer un espace où l’objet photographié - une habitation, un foyer - se définit ici par une présence minimum, un simple point de lumière dans l’ambiance bleue crépusculaire ou le noir total, palette chromatique de cette suite.
Ces points ont connu quelques variations, se transformant en halos, triangles, lignes et rais de lumière, mais toujours plongés dans la nuit plus vaste.
Le choix du papier mat a permis d’obtenir des noirs charbonneux. Les aspects formels de cette suite ont contribué à définir les photographies de manière sensorielle, phénoménologique et non par le biais de la représentation.
Avec Frigidaire éclairé à l’iPhone et Machine à laver (Ocean), et peut-être pour obtenir quelque chose de plus tranchant, de plus saillant, j’ai expérimenté aussi comment un objet pouvait ressortir dans cette nuit en prenant toute la place. Cela a donné lieu à une déclinaison des Maisons de SÉRIE NOIRE en Objets domestiques. Ici, le frigo, le radiateur électrique, la voiture, apparaissent à une échelle presque monstrueuse, comparés aux points-signes du reste de la série.
Ce faisant, j’ai commencé à entrer dans les maisons, tout en revenant aux points et aux ombres.
J’ai multiplié les vues de maisons en les prenant sous différents angles, extérieurs, intérieurs, en continuant de les représenter de façon minimale et en privilégiant les zones d’ombre de lieux précis, secondaires : l’allée d’un jardin, le garage, la cave, le grenier,...
Récemment, après Fentes #1 et #2 où les fenêtres (vues de l’intérieur ou de l’extérieur?) ne sont plus qu’un trait fluo dans la nuit, où les ombres ont englouti presque tout signe de lumière, j’ai ouvert une fenêtre en grand, comme ça, pour voir (L’intrus).
Depuis, il y a eu cette image d’une lampe suspendue au plafond d’une chambre d’enfant et celles de silhouettes d’enfants ou ados, confiants, paisibles, allongés sur le canapé d’un salon plongé dans l’obscurité, et livrés au regard.
In progress, started 2022 from a 2016 print.
Pigment prints on Fine Art Paper
In 2016, I started photographing houses at night. Just bright spots, a familiar and distant signal that can disappear at any moment. I wanted to create a space where the photographed object is defined here by a minimum presence, a simple point of light in the twilight blue atmosphere or in total black, the chromatic palette of this suite.
A point of light crept between the ghostly silhouettes of the couple Les deux amis (Maison #3) and the shadows engulfed almost any sign of light in Fentes #1 and #2.
The dots have since undergone some variation, turning into halos, lines and shapes of light, but still immersed in the larger night. I also experimented with how a an object could come out of this night through a declination called Objets domestiques (Frigidaire éclairé à l’iPhone, Lave-linge Ocean), perhaps to obtain something sharper and, while always coming back to dots and shadows.
It became a way, too to enter the houses.
Since then, I’ve multiplied the views of houses by taking them from different angles, exteriors, interiors, while privileging specific places, the shaded areas: the alley, the backyards, the cellar, the attic,...
Recently, after Fentes where the windows are nothing more than a fluorescent light in the night, I opened a window wide to see (The Intruder). Since then, some images came up : the one of a lamp on a ceiling of a child’s bedroom, and those of two silhouettes, confident, peaceful, lying on a couch in the dark (Dans le salon #1 #2), children or adolescents exposed to the gaze...