Dans le salon (Juliette), 2023 - page d’accueil
De g à d :
Île #7 (Stanislas, Anaé, Zacharie, Alexis), 2024
Île #4, #5 (India, Anaé, Alexis, Zacharie), 2024
Île #2 (Stanislas), 2019
Île #1 (Maxime, Zacharie, Alexis), 2017
Dans le salon (Alexis), 2022
Dans le salon (India), 2023
L’espace entre. Plis et repli.
L’adolescence, cette île, lorsqu’elle se définit par le corps, les gestes, les relations, est un état qui m’intéresse conceptuellement, émotionnellement et esthétiquement.
Après plusieurs séries mettant en scène des adolescents (MIDSUMMER KIDS, UN ESPACE À ELLES, LE GARÇON AU ROCHER, ..), j’ai eu envie de travailler des images qui évoqueraient leur relation aux écrans numériques. Chaque été depuis plusieurs années, je me trouve en présence du même groupe d’enfants et d’ados, qui s’occupent plusieurs heures par jour avec leurs tablettes ou leurs téléphones portables (parfois un caméscope!), tout en gardant un œil sur la télé. Invariablement allongés ou assis, dans une certaine géométrie et souvent dans des positions contorsionnées, ils passent beaucoup de temps ensemble en fait, chacun sur un canapé ou blottis les uns contre les autres. C’est la complicité du groupe qui découle de cette pratique qui m’a plu, telle une marque de l’enfance dans l’adolescence naissante et une expression de leur amitié.
Puisque cette posture dénotait selon moi leur capacité à s’isoler du reste du monde et celle à être collés ensemble, je l’ai d’abord accentuée en recadrant les images (Île #1 et #2). Puis je me suis systématiquement attardée sur leurs corps tout en courbes et en angles, qui forment des bulles d’espace au fil des années, comme si eux seuls grandissaient dans le temps immobile ou comme si, dans le temps qui passe, on retrouvait chez eux une forme de permanence.
Si la proximité même des ados fait écran au monde des adultes, leur capacité simple et confiante à être ensemble les expose et à la fois les soustrait à une vulnérabilité qu’avec mon appareil photo je tiens à souligner de manière attentive et bienveillante. Et comme ce degré d’exposition dépend aussi du contexte d’apparition des images, j’ai intégré deux de ces photographies à SÉRIE NOIRE, où l’isolement, le cocon prennent alors une autre dimension.
Tirages pigmentaires sur papier Fine Art, en format A4, 30x30 et plus.
Pigment prints on Fine Art Paper 11.8x15.7 in and more
Voir aussi/ See also L’HEURE MAUVE / MIDSUMMER KIDS / EYES CLOSED / EAU LENTE / UN ESPACE À ELLES / LE GARÇON AU ROCHER / OISEAUX DE NUIT