La maison mère, 2018
Assemblages de Jack #3, 2020
L’alter ego (L’invité), 2022
Assemblages de Jack #1, 2018
Assemblages de Jack #2, 2018
La maison mère (rouge, jaune, bleu), 2023
En 2016, j’ai commencé de photographier à l’iPhone une propriété familiale dans l’Ain, construite et occupée par des maçons de père en fils depuis les années 1950 et où cohabitent deux maisons, celle des parents et celle d’un des fils.
Ce qui m’a intéressée au départ, c’étaient les matériaux entreposés, comme souvent à la campagne, autour des deux maisons : des carcasses de voiture, des outils, des matériaux de construction, ..
En 2018, revenant sur les lieux avec le Canon, je me suis mise à tourner autour des deux maisons sans montrer à l’image la maison des parents, construite par le père dans les années 1950, siège de l’entreprise à l’époque (maison-mère), et qui dans sa forme a très peu évolué. Je n’ai pas photographié non plus la maison construite par le fils, qui elle fait régulièrement l’objet de remodelages et de transformations.
Je me suis concentrée sur ce qui définit ce territoire, sur ce qui s’articule entre les maisons et le terrain autour : des îlots provisoires, des volumes, des agencements, témoins d’une réorganisation permanente, organique, qui se crée au gré des projets, des humeurs et de la personnalité du fils, qui estaujourd’hui avec la mère l’un des principaux propriétaires du lieu.
J‘ai trouvé que les objets déposés là, l’apparente improvisation avec laquelle cet occupant recompose l’espace et redéfinit continuellement son territoire autour des maisons avaient non seulement des qualités esthétiques en tant qu’objets mais également en tant que gestes.
Ces formes ont une dimension entropique, à la fois solide et organique, résistante et fragile.
J’ai alors photographié la maison des parents de nuit.
Les trois images qui en résultent ne montrent pas non plus le bâtiment mais la nuit qui enveloppe la maison - voire les noirs profonds et sans nuances qui la définissent (qu’on qualifie dans le domaine du cinéma de “noirs enterrés”) - ainsi que les lumières qu’elle produit, ou encore, un réverbère public qui éclaire simplement la nuit autour.
L’invité, dit aussi L’alter ego, une photographie où l’on aperçoit un invité sur la terrasse de cette maison, a été prise depuis la terrasse de l’autre maison, celle du fils.
Dans cet environnement où le lieu est présent mais sa configuration toujours aussi peu lisible, le point nodal m’est apparu en effet dans ‘‘la maison-mère’’, la maison d’origine, alors encore habitée par la mère (à laquelle j’ai consacré une séquence de 6 images en 2022, SIMONE).
Avec ce tableau qui s’est esquissé au fil du temps, brossé à partir de l’ambiance du lieu, de ses marques, de ses ombres, de l’absence, un portrait, peut-être, se dessine..
LA MAISON-MÈRE describes the atmosphere of a property in south Burgundy (Ain). This place was built and has been occupied by a family of builders since the 1950ies.
A series is dedicated to the mother herself: see SIMONE (2022).